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Peut-on guérir l'obésité ?

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Tout dépend de la cause de l'obésité...

Il y a trois grands types de causes à l'obésité :

Le poids d'équilibre est trop élevé par rapport aux normes. Tout est par ailleurs normal, mais la valeur de consigne du poids est trop élevée. Ce cas est sans espoir de guérison aujourd'hui, en l'absence de médicaments susceptibles d'agir sur le centre de contrôle du poids.

L'individu est en régime de surabondance : pour obtenir la guérison, il faut revenir à une alimentation normale.

Il existe une ou plusieurs anomalies de fonctionnement dans le Système de Gestion de l'énergie. Un de ces dysfonctionnement le plus fréquent est celui du pancréas qui a un rôle primordial aussi bien dans la lipogenèse que la lipolyse (état diabétique ou pré diabétique). Ce peut être aussi une circulation sanguine défaillante à un ou plusieurs endroits (cas fréquent dans les jambes pour les femmes). Dans ce cas l'évacuation des graisses peut être trop faible. La recherche génétique essaie de découvrir les mécanismes de contrôle du poids et des anomalies soit liées au gènes soit dans le traitement des protéines produites sont progressivement mises en évidence.

La guérison dans ce cas est hypothétique. Tout dépend de l'organe dont le fonctionnement est défaillant et des moyens dont dispose la médecine pour corriger ce dysfonctionnement.

Bien sûr, tout n'est pas toujours aussi simple, et on peut relever de causes multiples, ce qui complexifie l'analyse.

En tout état de cause, il est important de bien savoir de quel type de cause à l'obésité on relève avant d'entreprendre quoi que ce soit. Par exemple, une personne relevant du premier cas (poids d'équilibre trop élevé) ne devra en AUCUN cas entreprendre un régime : elle ne ferait qu'aggraver son cas et prendrait du poids à chaque tentative. En revanche, le régime (modéré !) s'impose dans le 2ème cas (surabondance) et est inutile dans le 3ème (sauf cas particuliers, en cas de troubles surajoutés comme le diabète : mais le régime sera alors adapté non pas à la perte de poids mais à la stabilisation du diabète).

Faut-il faire maigrir les obèses ?

Voilà en fait la vraie question. Elle ne fera sourire que les non obèses. En effet, les obèses épuisés de leur vaines tentatives d'amaigrissement, se la sont tous posés, et je pense que la plupart on finit par répondre... NON.

C'est aussi mon avis, sauf peut-être dans le cas d'obésité de surabondance (c'est relativement facile) ou de problème de santé majeur (le jeu en vaut - peut-être - la chandelle).

Qui est concerné ?

Les personnes ayant un surpoids modéré (c'est-à-dire un IMC inférieur ou égal à 27 kg/m2) peuvent certes estimer que leur corps ne respecte pas les canons de la mode de notre époque, mais leur surpoids modeste n'a pas de conséquence néfaste sur leur état de santé. Il est hors de question qu'elles cherchent à perde du poids.

Une obésité moyenne (IMC supérieur à 27) peut avoir des conséquences sur la santé et la longévité. 

Ce sont surtout les personnes ayant une obésité dite massive (IMC à partir de 31,1 pour un homme et 32,3 pour une femme) qui souffrent de leur obésité sur le plan biologique. Pour ces dernières, devenir un "obèse moyen", c'est-à-dire un individu un peu enveloppé (sans devenir mince pour autant) améliorera considérablement leur état de santé.

Mais avant de chercher à maigrir, il faut savoir que :

Les régimes amaigrissant sont souvent inutiles ou dangereux : tout dépend de la cause de votre obésité.

Les régimes amaigrissants font généralement dans bien des cas, sur le long terme, PRENDRE du poids dans la mesure où ils sont habituellement suivis d'un rebond pondéral plus ou moins important selon l'intensité de la restriction calorique.

La restriction que les personnes en surpoids s'imposent pour maigrir, non seulement ne les font pas maigrir, mais favorisent fréquemment l'apparition de troubles du comportement alimentaire, de baisse de l'estime de soi, de dépression, voire de troubles de la personnalité.

perdre du poids est une entreprise difficile, très souvent vouée à l'échec : si 75 % des personnes qui font des régimes maigrissent effectivement dans un premier temps, seulement 5 à 15 % des personnes ne reprennent pas le poids perdu (évalué sur une durée de 5 ans).

En tenir compte avant de commencer, après, il est trop tard...

Motivation

On se demandera donc ce qu'on attend de l'amaigrissement, ce qu'il changera dans notre existence, si on ne pourrait pas se contenter de perdre seulement une partie de son surpoids, voire ne rien perdre du tout : MAIGRIR N’EST PAS OBLIGATOIRE : C’EST UN CHOIX.

On peut aussi choisir d’assumer son surpoids et profiter de la vie pendant qu’il en est temps. Si on fait ce choix, tous les problèmes ne seront cependant pas résolus : il faudra faire face à une société intolérante, apprendre à faire en sorte qu’elle n'empêche pas d’être heureux et de vivre pleinement son existence. Il faudra veiller aussi à sa santé, faire un minimum d'exercice physique, manger aussi sainement que possible, se soigner si on a de l’hypertension artérielle et des problèmes cardio-vasculaires, du diabète, des problèmes articulaires, circulatoires ou respiratoires. Le fait de choisir de rester gros n’annulera pas par magie ses difficultés psychologiques: pourquoi ne pas se faire aider dans ce domaine aussi, si nécessaire ?

Quoi qu’il en soit, on n'a qu'une seule vie et pas de temps à perdre : mieux vaut vivre tout de suite, ne pas attendre une minceur idéale et trop souvent mythique.

Maigrir réduit-il les risques de mortalité ?

« Tant que nous n'aurons pas de meilleures données sur les risques de l'excès de poids, et sur les avantages et inconvénients de tenter de perdre du poids, nous devons nous souvenir que les traitements de l'obésité peuvent être pires que la maladie », écrivaient les éditorialistes du New England Journal of Medicine dans le numéro du 1er janvier 1998. Cette affirmation, aussitôt qualifiée d'inexacte et d'irresponsable par d'autres experts, faisait suite à une sévère mise en garde contre les dangers de l'obsession de maigreur dans la population américaine.

Études des compagnies d'assurance

C'est une compagnie d'assurance américaine, la Metropolitan Insurance Company, qui passe pour avoir identifié dès 1959 le lien entre excès de poids et mortalité anticipée.

Toutes les études effectuées depuis observent une relation en U entre l'indice de corpulence et le taux de mortalité. Aux deux extrémités de la courbe, c'est-à-dire du côté des trop maigres comme des trop gros, on observe un excès de mortalité souvent considérable.

Les décès anticipés liés à l'obésité sont principalement dus à des maladies cardio-vasculaires et à des cancers, en particulier du côlon. De plus, l'obésité est associée à une morbidité accrue, c'est-à-dire à un excès de maladies : hypertension artérielle, diabète, hypercholestérolémie ou atteintes respiratoires.

Mais les différentes études n'arrivent pas à s'entendre sur la valeur du poids optimal du point de vue du risque sur la mortalité. Pour certains auteurs, cette notion n'a pas de sens, et ils lui préfèrent la définition d'une gamme de poids optimal.

Facteurs de confusion

Certaines études ont observé une surmortalité de l'ordre de 20 % pour des excès de poids inférieurs au seuil de l'obésité, mais elles sont critiquées pour ne pas avoir tenu compte de facteurs de confusion. Bêtes noires des épidémiologistes, les facteurs de confusion sont des paramètres si souvent associés qu'il est difficile d'en démêler les effets respectifs. On pourrait par exemple croire que la consommation de café est associée au cancer du poumon, mais en réalité les grands buveurs de café sont également de gros fumeurs. Un des facteurs de confusion associé au surpoids est le manque d'activité physique, puisqu'il encourage la sédentarité.

Le groupe de Steven Blair de l'université d'Alabama à Birmingham a ainsi montré que la mortalité de sujets maigres et sédentaires était le double de celle de sujets en surpoids (définis par un indice corporel supérieur à 27,8 kg/m2) mais faisant régulièrement de l'exercice. Une autre confusion possible viendrait du statut socio-économique : l'obésité frappe davantage la population à bas niveau socio-économique, qui présente par ailleurs une surmortalité.

La répartition du surpoids joue un rôle

Depuis les travaux du Français Jean Vague dans les années 1950, on connaît les risques de l'accumulation de graisse abdominale.

Ils permettraient d'expliquer que le risque de mortalité est plus élevé chez les hommes obèses que chez les femmes obèses, où la graisse est surtout stockée dans les hanches en cas de surpoids. Cette conformation particulière est en revanche source de problèmes rhumatologiques.

Il faudrait donc idéalement perdre du poids avant tout dans la région abdominale, ce qui est plus facile à dire qu'à faire !

Rien n'est démontré

Pour certains cliniciens, perdre du poids ne sert tout bonnement à rien. A l'appui de leur opinion, la seule étude portant sur le suivi individuel sur cinquante ans de sujets obèses dès l'adolescence a montré que le risque sur la santé, en particulier sur le cancer du côlon, était indépendant du poids à l'âge adulte.

Selon d'autres études, n'incluant que les sujets ayant volontairement perdu du poids, la diminution de la mortalité ne concerne que les patients qui souffrent de complications de l'obésité, comme l'hypertension ou l'excès de cholestérol. De fait, la perte de poids, même minime, semble avoir un effet favorable largement reconnu sur ces mêmes complications.

Conclusion

Et en tout état de cause, souvenons-nous que le caractère généralement éphémère de la réduction de poids risque d'atténuer voire de masquer une réduction de la morbidité liée à des troubles graves.

Les recommandations médicales actuelles concernant la perte de poids.

Les experts médicaux concernant les problèmes de surpoids et d'obésité considèrent l’obésité comme une maladie chronique et nécessitant une aide de longue durée ; sa nature complexe et hétérogène ne se prête pas autant aux méthodes standardisées qu’on avait pu le penser.

Les objectifs pondéraux visés doivent être moins ambitieux. Le médecin doit aider le patient à stabiliser son poids, à envisager une perte de poids modérée, "raisonnable", ou de l’ordre de 10%, ou bien encore atteindre un IMC de moins de 27 et abandonner l'ambition d'atteindre le "poids idéal".

La plupart des auteurs préconisent de mettre l’accent prioritairement sur le traitement des troubles du comportement alimentaire lorsqu'il y en a, sur la mise en place d’une alimentation non privative, sur l’augmentation de l’exercice physique, sur les thérapies visant à l’amélioration de la qualité de vie.

On ne peut que regretter que ces positions restent confidentielles et qu'elles ne soient guère prises en compte par nombre de médecins.

Pour en savoir plus...

Guide Canadien de médecine clinique préventive : chapitre 48

La recherche n° 330 (avril 2000)

G.R.O.S.

 

 

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