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IntroductionLes maladies cardiovasculaires sont aujourd'hui la première cause de mortalité dans les pays développés. Les organes-cibles des maladies cardiovasculaires sont le cœur (fonction-pompe, fonction rythmique), le cerveau, les poumons, le rein et les artères des jambes. On connaît bien les facteurs de risque qui exposent à ces maladies. Certains, l'âge et le sexe, sont indépendants de nous mais les plus importants, l'excès de cholestérol, l'hypertension, le tabac , le mode d'alimentation et la sédentarité dépendent de nous et de notre mode de vie. La biologie et la génétique moléculaires ont permis de découvrir les nombreux acteurs qui agissent sur le vaisseau sanguin. Elles ont changé le regard porté sur ces maladies et en particulier l'athérosclérose dont l'évolution conduit à l'obstruction d'un vaisseau et à l'infarctus du myocarde. L'athéroscléroseC'est la sclérose des artères due à l'athérome (du grec athéré : bouillie ; surcharge en graisse de la paroi). Le dépôt de cholestérol dans la paroi artérielle déclenche des phénomènes complexes qui aboutissent à la formation des plaques d'athérome. Ces plaques réduisent progressivement le calibre de l'artère et peuvent provoquer un infarctus du myocarde. Des travaux récents seraient en faveur du rôle d'agents infectieux dans le développement de l'athérosclérose. Une bactérie du genre Chlamydia aurait ainsi été mise en évidence au sein de plaques d'athéromes. Cependant, il n'est pas encore prouvé que la bactérie est effectivement responsable de l'apparition de la maladie. L'athérosclérose est la cause essentielle des affections
cardio-vasculaires. Siégeant en particulier au niveau des deux artères
coronaires, des artères du cou et des membres inférieurs, elle provoque leur
durcissement et leur épaississement, une perte d'élasticité avec dépôt de
substances lipidiques et calcaires et rétrécissement voire occlusion. Elle est fréquente
chez l'homme à partir de 30 ans et chez la femme à partir de 40 ans.
Les principaux responsables sont l'hypertension qui abîme les vaisseaux, le cholestérol qui se glisse dans leur paroi et le tabagisme. Rôle de l'hypertensionL'hypertension est liée à une élévation permanente de la pression que les contractions du cœur produisent dans les grosses artères. Une personne est considérée hypertendue lorsqu'au repos, la valeur maximale (correspondant à la systole) dépasse 140 mmHg et/ou la valeur minimale (correspondant à la diastole) est supérieure à 90 mmHg. L'hypertension touche environ 5% de la population dans les pays développés. Dans son apparition entrent en jeu des facteurs génétiques et des facteurs comme l'âge et le mode de vie : consommation de sel, tabac, alcool et sédentarité. Elle est à l'origine de graves complications sur trois organes majeurs : le cœur, le cerveau et le rein. L'hypertension est un facteur de risque majeur des maladies cardiovasculaires et en particulier de l'athérosclérose. L'hypertension a un effet direct sur la paroi artérielle : elle provoque des lésions au niveau de la couche interne et accroît ainsi le risque d'athérosclérose. Elle induit un durcissement des artères qui en lui-même contribue à entretenir l'hypertension. Il existe un véritable cercle vicieux entre hypertension artérielle et athérosclérose. Des progrès importants ont été accomplis dans le traitement de l'hypertension De nombreux essais sur des grandes populations ont montré l'efficacité du traitement dans la prévention du risque vasculaire et la régression de l'HVG. Une baisse moyenne au long cours de la pression artérielle de 5 à 6 mmHg diminue de 40% le risque d'un accident vasculaire cérébral et de 14% celui d'un accident coronarien. Plus globalement, le risque d'un décès d'origine cardio-vasculaire a été réduit de 21% grâce au traitement de l'hypertension. Influence du cholestérolLe cholestérol est un corps gras, constituant essentiel des membranes et le précurseur de nombreuses hormones. Il est transporté dans le sang par des microparticules, les lipoprotéines. Le risque athérogène (formation d'une plaque d'athérome) dépend, non pas tant du cholestérol lui même, mais de la nature des lipoprotéines auxquelles il est associé. On distingue deux grandes classes de lipoprotéines aux propriétés antagonistes :
Le risque cardio-vasculaire est proportionnel au taux des LDL et inversement proportionnel aux taux des HDL. Ce risque est principalement influencé par la partie protéique des transporteurs du cholestérol. Ainsi ont été mises en évidence des particules qui ont un effet protecteur contre l'athérosclérose et d'autres, en revanche, qui sont associées à un risque accru. Le tabagismeLe tabagisme « sûr » n’existe pas, si ce n’est que le risque croît proportionnellement au nombre de cigarettes fumées, surtout si la fumée est inhalée. Le tabagisme constitue un risque pour l’intégrité de l’artère, pour la coagulation et pour la tension, et favorise l’athérosclérose. Le risque cardiovasculaire du tabac est un risque cumulatif sur plusieurs années. D’où l’inquiétude des cardiologues devant la recrudescence du tabagisme des jeunes et des femmes, qui promet davantage de cardiaques jeunes et de sexe féminin... Maladie coronarienneLe cœur, qui prélève 10% de l'oxygène consommé par tout l'organisme, a un besoin permanent de sang qui lui apporte oxygène et éléments énergétiques. Il est irrigué par deux artères disposées en couronne, les artères coronaires. Ces artères peuvent se charger de dépôts graisseux qui progressivement conduisent à un rétrécissement du calibre de l'artère (sténose). Il en résulte une insuffisance d'irrigation du cœur qui est à l'origine de la maladie coronarienne qui concerne en France plus de trois millions de personnes et constitue dans les pays occidentaux la première cause de décès avant le cancer. L'obstruction des artères coronaires produit au niveau du tissu cardiaque une diminution de l'apport sanguin (ischémie). La maladie coronarienne revêt plusieurs aspects sur le plan clinique :
Dépistage35 % des infarctus peuvent échapper, dans un premier temps, à la vigilance des médecins, car la douleur peut se localiser dans l'abdomen ou rester diffuse (30 % des cas), voire être absente (chez les diabétiques en particulier). Si la crise est indolore, seul un état de choc peut la révéler. Un test permet de doser dans le sang du malade la troponine 1, protéine sécrétée par le muscle cardiaque dès qu'il est asphyxié. On dose aussi : les transaminases, CPK (créatine phosphokinase), CPK MB, myoglobine. L'identification, en 1998, d'un gène impliqué dans la fibrillation ventriculaire idiopathique (cause 12 % des arrêts cardiaques) devrait permettre un dépistage précoce. TraitementIl est médical et urgent : thrombolytiques à administrer avant la 3e heure pour dissoudre le caillot. On y associe repos au lit, héparine, antiagrégants plaquettaires, vasodilatateurs, inhibiteurs calciques, inhibiteurs de l'enzyme de conversion. Bêtabloquants qui réduisent les besoins en oxygène du myocarde, antiangineux, et inhibiteurs de l'enzyme de conversion permettent de réduire la mortalité ultérieure et la récidive d'infarctus chez les sujets ayant eu un premier infarctus grave, notamment s'ils sont âgés. Administré avant la 3e heure, le traitement peut, dans certains cas, être associé à une désobstruction immédiate par angioplastie par ballonet. Comment rétablir la circulation sanguine ?Trois techniques majeures sont utilisées pour rétablir la circulation sanguine dans les artères coronaires obstruées : le pontage coronarien, l'angioplastie coronaire transluminale et le stent.
Embolie pulmonaireC'est l'obstruction d'une artère pulmonaire ou d'une de ses branches, généralement par un caillot sanguin venant d'une veine des membres inférieurs ou du pelvis : migration d'un thrombus veineux vers le poumon à travers le cœur droit. Elle survient chez un sujet opéré, alité, ou chez une accouchée, surtout chez les porteurs de varices ou d'une maladie veineuse favorisée par une insuffisance cardiaque, l'obésité, le syndrome d'hyperviscosité sanguine, les anomalies génétiques des facteurs de coagulation, certains cancers, et, surtout, lors du 1er lever et après une immobilisation prolongée.
Accidents cérébrauxIl existe :
Ces accidents entraînent généralement un
accident vasculaire cérébral ischémique avec éventuellement coma et
paralysie (monoplégie, hémiplégie). Traitement :
L'artérite des membres inférieurs (AMI)L'artérite (artériopathie) des membres inférieurs est une des expressions de l'athérosclérose lorsqu'elle touche les artères des membres inférieurs. Description de la maladieOn distingue 4 stades dans l'évolution de l'AMI :
Le traitementLa marcheLa marche régulière est l'un des points clés de la réussite. La circulation artérielle augmente pendant l'exercice physique, mais il n'est pas question de faire disparaître les lésions déjà installées. Par contre l'objectif est de développer les voies de dérivation lorsque la voie principale est fermée. Cette circulation de suppléance peut être développée au niveau des muscles de la cuisse et des muscles de la jambe. Les recommandations actuellement admises sont les suivantes :
Lorsque la période initiale de quelques mois a été accomplie il faut maintenir une habitude de pratique régulière de marche. La motivation peut être aidée par la promenade d'un chien ou par la pratique d'un sport obligeant à marcher. Arrêt du tabacL'arrêt du tabac est l'autre clé de voûte de l'hygiène de vie dans le cas d'une AMI. Il est question de supprimer le facteur de risque n°1 de l'AMI. Le tabagisme est présent chez plus de 90 % des artériopathes. Il est responsable de la survenue de complications cardiovasculaires (infarctus, survenue et aggravation de l'AMI). Il est aussi responsable de tumeurs localisées aux niveaux ORL, pulmonaire, vésical. L'arrêt du tabac est très bénéfique, quelle que soit l'ancienneté du tabagisme. Cet arrêt s'accompagne d'une réduction importante et durable du risque cardiovasculaire Les médicamentsLe traitement du diabète, de l'hypertension artérielle, des troubles lipidiques, s'il est justifié, est bien sûr entrepris. Les antiagrégants plaquettaires ont pour fonction de réduire le dépôt au contact des parois artérielles. L'aspirine représente le médicament de première intention à la dose comprise entre 75 et 300 mg/jour. La ticlopidine est proposée si la maladie artérielle évolue, si une endoprothèse artérielle a été mise en place, si l'aspirine est mal tolérée (allergie) ou contre-indiquée (ulcère gastroduodénal). La prise d'un antiagrégant plaquettaire est vivement conseillée car il réduit la survenue d'incidents cardiovasculaires. Les médicaments qui luttent contre la conséquence de la réduction de la vascularisation des membres inférieurs sont les vaso-actifs artériels. Selon différents moyens d'actions, ils ont pour objectif de réduire ou de supprimer la claudication artérielle intermittente. Ils sont indiqués dès lors qu'une claudication artérielle apparaît, après que les mesures d'hygiène de vie ont été appliquées. Le thermalismeLes stations thermales possédant l'indication en pathologie artérielle sont :
Elles trouvent leur indication dans le cas d'une claudication artérielle
persistant après l'application des mesures médicales ou de restauration artérielle,
ou bien après ischémie permanent. Les facteurs de risqueLes facteurs inévitables:
Les facteurs évitables:Les facteurs les plus graves qui multiplient l'incidence annuelle par 2 (et qui se multiplient entre eux) :
Les autres facteurs
Si vous vous sentez concerné, allez consulter votre médecin qui appréciera vos risques, et aussi votre ophtalmologiste, car l'examen du fond d'œil est un excellent reflet de votre état artériel. |
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