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Le tabac est impliqué dans 24 % des décès par maladie cardiovasculaire et est directement responsable de 30 % de l'ensemble des cancers. |
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Dans la tranche d'âge de 45 à 64 ans, 28 % de l'ensemble des décès des adultes de sexe masculin sont directement liés au tabac. |
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Entre 30 et 49 ans le risque d'infarctus du myocarde chez le fumeur est multiplié par 5. |
| Parmi les fumeurs réguliers, ayant commencé à fumer à l'adolescence, au moins 1 sur 2 mourra victime du tabac et pour la moitié d'entre eux avant l'âge de 70 ans. |
La preuve formelle de la nocivité du tabac est connue depuis près de cinquante ans. L'ampleur de cette épidémie est parfaitement définie depuis une vingtaine d'années. L'intérêt porté par les autorités sanitaires et les moyens apportés pour lutter contre ce fléau restent étonnamment faibles, contrastant avec l'énergie et les moyens engagés pour lutter contre d'autres pollutions ou d'autres risques moins importants en terme de santé publique.
Nous avons les preuves indiscutables du bénéfice à attendre de l'arrêt du tabac aussi bien dans le domaine cardiovasculaire que dans celui du cancer. Pour les maladies cardiovasculaires, la diminution du risque de survenue des accidents aigus comme l'infarctus du myocarde diminue assez rapidement après le sevrage, ceci essentiellement en raison de la correction rapide des effets du tabac sur le spasme artériel et sur le risque de formation de caillots. L'ensemble des données montre que chez les patients ayant une maladie coronaire, l'arrêt du tabac apporte un bénéfice considérable en diminuant d'au moins 50 % le risque de récidive d'infarctus ou de complication mortelle. Or nous savons par ailleurs que la moitié des sujets ayant déjà présenté un accident coronaire ou ayant bénéficié d'un geste de pontage ou d'angioplastie refument six mois après un tel événement. Nous connaissons également le caractère déterminant du tabagisme sur l'évolution de l'artérite des membres inférieurs et sur la survenue des anévrismes de l'aorte et de leurs complications mortelles.
Ces données épidémiologiques extrêmement préoccupantes et le bénéfice amplement démontré de l'arrêt de la consommation de tabac placent la prise en charge des sujets fumeurs au premier plan des préoccupations médicales en terme de prévention cardiovasculaire.
L'arrêt du tabac dépend de la motivation du fumeur à arrêter de fumer. Le désir peut être renforcé par le médecin ou l'entourage en augmentant la prise de conscience chez le patient :
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de la rapide amélioration du bien-être après l'arrêt, par exemple le goût des aliments est meilleur, la tolérance à l'effort augmente, la toux matinale diminue;
| du risque élevé de maladie coronarienne, de maladie vasculaire périphérique, d'accident vasculaire cérébral, de cancers liés au tabac et d'insuffisance pulmonaire chronique si le tabac est maintenu;
| de la diminution progressive de tels risques chez les ex-fumeurs, quelque soit la durée de l'exposition; de l'économie financière avec l'arrêt, non seulement le coût du tabac
mais aussi les primes d'assurance vie plus faibles souvent obtenues. | |
Le fumeur qui a stoppé, puis refumé dans le passé, devra être prévenu que la seconde fois ou les tentatives ultérieures sont souvent couronnées de succès.
Il est aussi important d'identifier les obstacles qui peuvent rendre plus difficile pour la personne l'arrêt du tabac (par exemple un conjoint qui fume), de telle façon que ces problèmes puissent être confrontés. Les fumeurs devront constater les facteurs déclenchants personnels à l'acte de fumer, par exemple au téléphone, en conduisant sa voiture, en pénétrant dans un environnement de fumeurs, pour terminer un repas, ou en buvant de l'alcool. Si possible, de tels facteurs devront être éviter. Sinon, la prise de conscience du facteur déclenchant diminue son impact.
Pour les patients ayant échoué, la participation à un groupe pour arrêter le tabac peut être remarquablement efficace. Celui-ci peut être conduit par un conseiller compétent ou un psychologue et peut utiliser des techniques de modifications comportementales incluant l'exclusion des facteurs déclenchants qui poussent le patient à allumer sa cigarette.
Malheureusement, la lutte contre le tabagisme a longtemps été considérée par le corps médical comme ne relevant pas de sa fonction propre. Outre la sous-estimation du risque représenté par ce facteur, beaucoup de médecins avaient tendance à penser que l'arrêt de la consommation de tabac dépendait de la simple volonté des patients et que le choix de se soumettre ou non à ce facteur de risque relevait uniquement de leur libre arbitre.
Les connaissances actuelles sur les dangers du tabac et sur la dépendance nicotonique ne permettent plus aux médecins de considérer que ce comportement à risque ne les concerne pas. Tous les médecins généralistes et spécialistes doivent conjuguer leurs efforts pour atteindre cet objectif fondamental de prévention que représente l'arrêt de la consommation du tabac.
Cet objectif passe par :
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l'exemple d'un corps médical ne fumant pas, |
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la volonté ferme et déterminée de prendre en charge ce facteur de risque au même titre que les autres, |
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l'acquisition d'une formation suffisante dans ce domaine de prévention avec l'utilisation plus large des méthodes ayant scientifiquement démontré leur efficacité, en l'occurrence la substitution nicotinique et les thérapies comportementales et cognitives ainsi que chez certains sujets la prescription d'antidépresseurs. |
| Un suivi et un soutien prolongés qui doivent être proposés aux sujets ayant arrêté leur intoxication tabagique. |
Enfin, il apparaît important d'associer dans cette démarche l'ensemble des acteurs de santé, personnel infirmier, pharmaciens, chirurgiens-dentistes...
L'aide à l'arrêt de la consommation du tabac doit apporter dans le domaine de la prévention des bénéfices au moins aussi importants, voire plus importants, que la prise en charge de l’hypercholestérolémie ou de l'hypertension artérielle et à un moindre coût. Les risques liés au tabac sont parfaitement connus de tous. Le bénéfice de l'arrêt ne peut plus être ignoré. Des moyens pour agir existent déjà et doivent être utilisés et encore développés.
Ceci ne doit pas faire oublier par ailleurs que le moyen le plus efficace d'obtenir une baisse de la proportion de fumeurs dans la population serait d'éviter que les jeunes s'engagent dans la consommation du tabac. Aussi, à côté des mesures développées pour favoriser le sevrage d'autres mesures, éducatives, fiscales ou réglementaires doivent être prises pour enrayer cette grande épidémie mondiale et tendre vers un XXIe siècle sans tabac.
Le point sur le tabagisme sur le site du Ministère de la Santé . Dans ce dossier présenté en sept parties, vous trouverez des conseils pour vous libérer du tabac, des présentations de documents et de sites internet pour ceux qui souhaitent en savoir plus, les coordonnées des principaux organismes impliqués dans la lutte contre le tabagisme ainsi qu'une sélection de textes réglementaires.
Tabac-net : serveur francophone tabac- tabagisme, soutenu par de nombreuses organisations de prévention du tabagisme, Tabac-net est hébergé par l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris.
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