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Le piège de la complaisance ou de la sévérité

Certaines personnes portent sur elles-mêmes des jugements des plus favorables, que ce soit d'un point de vue physique, de leur caractère ou de leur comportement. Elles ne sont jamais responsables de leurs échecs mais mettent sans cesse en avant leurs réussites dont elles sont très fières.

Si ce contentement s'éloigne trop de l'opinion d'autrui, on parle de fatuité d'orgueil ou de vanité. Mais une certaine dose d'optimisme béat et de vanité est nécessaire pour se sentir bien dans sa peau et être en bonne santé mentale. Certains situent l'équilibre à 62 % de pensées positives contre 38 % de pensées négatives.

D'autres personnes, à l'inverse se jugent avec sévérité et leur apparence physique, en particulier, ne correspond jamais à leur attente.

En d'autres termes, il existe deux grands pièges à éviter quand on commence à s'intéresser à soi-même : une trop grande complaisance et, inversement, une trop grande sévérité, la recherche d'une pureté mythique.

Le piège de la victimisation

Bien des obèses ont tendance à développer des conduites de victimisation :

ils sont victimes de l'obésité léguée par les parents ou de la mauvaise qualité de la nourriture qu'ils leur ont donnée;

ils sont victimes d'une civilisation de la "malbouffe"

ils sont victimes de leurs émotions et mangent sous le coup d'une trop grande colère ou d'une trop grande joie,...

Cette attitude, qui revient à considérer que le lieu de contrôle est à l'extérieur de soi-même, conduit à développer des attitudes revendicatives, frappées du sceau de la passivité, même si elles conduisent à s'agiter beaucoup.

S'accepter soi-même passe par l'acceptation de son état et le fait de considérer que celui-ci nous a été imposé rend très difficile cette démarche.

Entendons-nous bien, il ne s'agit pas ici de modérer la lutte contre les vraies injustices dont sont victimes les obèses, comme par exemple les attitudes discriminatoires.

Accepter son côté obscur

Se recentrer sur soi-même, c'est aussi prendre davantage conscience de ses défauts et insuffisances. Cela conduit à porter des jugements d'une extrême sévérité entre soi-même, sévérité dont la preuve sera donnée par l'incapacité à maigrir.

Il est donc important de ne pas culpabiliser sur son état d'obèse : on n'échoue pas par manque de volonté, donc parce qu'on ne "vaut rien", mais parce qu'on est fâché avec soi-même.

Mais se réconcilier avec soi-même passe pour beaucoup par un pénible renoncement : il faut abandonner la fiction de l'aimable personne que les personnes en surpoids font souvent semblant d'être. Cette attitude s'est développée pour éviter d'entrer en conflit avec les autres et donc de se retrouver seuls.

L'obèse doit donc accepter de prendre en compte le côté obscur de son psychisme, en conservant à l'esprit les deux points suivants :

chaque individu n'est que le spectateur de ses émotions et de ses pensées. Il n'y a donc pas lieu de s'en tenir pour responsable et de culpabiliser.

chaque individu est en revanche responsable de ses paroles et de ses actes.

Il est donc bon de reconnaître que l'on ressent, par exemple, de l'animosité envers quelqu'un. On peut alors en chercher les causes éventuelles et examiner quelle conduite adopter face à cette personne.

Agir en accord avec soi-même

Les obèses hyperempathiques sont d'excellents spectateurs mais de piètres acteurs.

La première chose à apprendre est donc d'agir. Or, agir implique de changer le cours des choses, de s'opposer à elles. L'action est sous-tendue par une certaine violence, très difficile à supporter pour l'hyperempathique. Agir implique aussi de faire des choix, donc de renoncer aux options non retenues. Là encore, l'hyperempathique a le plus grand mal à faire des choix car il n'arrive pas à faire son deuil de ce qu'il ne choisit pas.

La deuxième chose à apprendre est d'être soi-même. C'est avoir des sentiments et des opinions personnelles, c'est-à-dire avoir renoncé aux sentiments et aux opinions des autres.

 

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