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Il existe quatre types de comprimés contre le diabète
DIND qui sont commercialisés
en France :
Les
sulfamides hypoglycémiants
Ces médicaments sont nombreux : Amarel, Daonil, Diamicron, Euglucan,
Glibénèse, Glucidoral, Glutril, HémiDaonil, Miglucan, Minidiab, Ozidia.
Leur lieu d'action est le pancréas : pour un même niveau de glycémie, ils
obligent le pancréas à fabriquer plus d'insuline qu'il n'en fabriquait avant
traitement. On parle de «potentialisation de l'effet insulinosécréteur du
glucose».
La fonction «thermostat» du pancréas est conservée : lorsque la glycémie s'élève
la sécrétion d'insuline augmente, lorsque la glycémie revient à la normale
la sécrétion d'insuline baisse, et la quantité d'insuline fabriquée est donc
plus ou moins grande selon le niveau de glycémie.
Très schématiquement :
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l'utilisation du médicament augmente la production d'insuline suite à un
repas et dans l'intervalle des repas, |
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ce qui permet un meilleur stockage du sucre dans le foie et les muscles après
les repas, un freinage de la production de sucre par le foie dans l'intervalle
des repas, et une utilisation facilitée du sucre par les cellules, |
| l'amélioration des glycémies qui en résulte, facilite la sécrétion de
l'insuline et diminue l'insulinorésistance et ces deux effets indirects renforcent
l'efficacité du médicament. |
Leur puissance d'action est différente selon les produits, mais quel que soit
le médicament, à un niveau donné de comprimés (lors du début du traitement,
ou lors d'une modification du nombre de comprimés pendant le traitement) il
faut une quinzaine de jours pour obtenir les pleins effets de la nouvelle dose.
Ils sont pratiquement toujours bien tolérés, et peuvent être pris avant ou
après les repas sans que cela influence de façon notable leur efficacité.
Si la capacité du pancréas à produire de l'insuline n'est pas trop altérée
et si l'insulinorésistance n'est pas trop importante, les sulfamides permettent
de ramener la glycémie à la normale à jeun et après les repas. Mais il faut absolument souligner que si l'alimentation conduit à des élévations
glycémiques importantes, celles-ci vont contrecarrer l'efficacité des
comprimés. De même, l'absence d'activité physique laisse persister un certain degré d'insulinorésistance
qui entraîne une impossibilité d'efficacité optimale des comprimés, tandis
qu'une activité physique régulière entraîne une meilleure sensibilité des
muscles à l'insuline, et augmente l'efficacité du médicament même en dehors
des moments où l'activité physique est pratiquée.
Par contre, si la capacité du pancréas à produire de l'insuline est trop
altérée, les sulfamides hypoglycémiants ne peuvent pas normaliser les glycémies
: «il ne sert à rien de fouetter un cheval épuisé». De même, ils n'ont
aucun effet chez les diabétiques insulinodépendants dont le pancréas est
totalement détruit.
Les
glinides
Ce groupe de médicaments est récent, et n'a pour le moment qu'un seul représentant
commercialisé, appelé Novonorm, qui est disponible depuis le 30 mars 2000, sous
forme de comprimés à 0,5 mg, 1 mg et 2 mg. Une autre molécule de ce nouveau
groupe de médicaments sera prochainement commercialisée sous le nom de Starlix.
Comme les sulfamides hypoglycémiants, leur lieu d'action est le pancréas et ce
sont des insulinosécréteurs, c'est-à-dire qu'ils augmentent la production
d'insuline par le pancréas (s'il est encore capable d'en produire), mais leur mode d'action n'est pas
identique : alors que les sulfamides
hypoglycémiants obligent le pancréas à fabriquer plus d'insuline
principalement lorsque la glycémie s'élève, les glinides obligent le pancréas
à fabriquer de l'insuline indépendamment d'une élévation de la glycémie.
Les comprimés agissent dans le quart d'heure qui suit leur absorption avant les
repas, leur effet ne dure que le temps de la digestion, et cet effet dépend
beaucoup plus de la dose prise avant le repas que du contenu en glucides du
repas. Les doses utilisables
sont de 0,5 à 4 mg avant les repas, sans dépasser 16 mg par jour. Les doses
sont à adapter individuellement selon les données de l'autosurveillance glycémique
avant et 1h30 après les repas. Il est possible que des doses initialement
suffisantes doivent être secondairement majorées après une quinzaine de
jours.
Leur tolérance est excellente, et leur action rapide et brève permet de
diminuer le risque d'hypoglycémie dans l'intervalle des repas, notamment en cas
d'activité physique.
Les particularités de ce groupe sont donc une prise obligatoirement avant les
repas, à une dose qui dépend de chaque individu, et dont le caractère
suffisant ou non des doses utilisées est jugé au mieux sur les données de l'autosurveillance
glycémique.
Les
biguanides
Ces médicaments sont moins nombreux que les sulfamides hypoglycémiants :
Glucinan, Glucophage, Glucophage 850 mg, Stagid, et Médiator qui est apparenté
à ce groupe.
Contrairement aux sulfamides hypoglycémiants, ils n'agissent pas en obligeant
le pancréas à fabriquer plus d'insuline, mais en réduisant l'insulinorésistance,
c'est-à-dire en favorisant l'action de l'insuline au niveau des muscles et des
cellules, avec essentiellement pour conséquence une diminution des glycémies
après les repas.
Très schématiquement :
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l'utilisation du médicament augmente la sensibilité à l'insuline des
muscles et des cellules, |
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ce qui permet un meilleur stockage du sucre après les repas, et une
utilisation facilitée du sucre par les cellules dans l'intervalle des repas, |
| l'amélioration des glycémies qui en résulte, accentue la diminution l'insulinorésistance
induite par le médicament, et augmente un peu la capacité de sécrétion de
l'insuline ce qui améliore aussi un peu la glycémie à
jeun. |
Comme pour les sulfamides hypoglycémiants, leur puissance d'action est différente
selon les produits, mais quel que soit le médicament, à un niveau donné de
comprimés il faut plusieurs semaines pour obtenir les pleins effets de la
nouvelle dose.
Les biguanides peuvent entraîner des troubles digestifs (nausées,
ballonnements, diarrhées), surtout en début d'utilisation, mais ces effets
secondaires peuvent être souvent évités en augmentant progressivement le
traitement et en prenant les comprimés en fin de repas. Par exemple, un comprimé
à la fin du repas de midi pendant une semaine, puis ajout d'un comprimé à la
fin du repas du soir pendant une semaine, puis ajout d'un comprimé à la fin du
petit déjeuner, puis en l'absence de troubles digestifs, prise des comprimés
en début de repas si on le souhaite (le médicament n'est pas plus, ni moins,
efficace lorsqu'il est pris avant, ou après, les repas ; ce sont les effets
secondaires qui sont moins fréquents lorsqu'il est pris en fin de repas).
Si un essai des biguanides avait entraîné des troubles digestifs, il est
souhaitable d'essayer de recommencer de les utiliser de façon très
progressive, lorsque le profil des glycémies permet de penser qu'ils seraient
intéressants (différence élevée entre les glycémies avant repas et les glycémies
après repas).
Comme pour les sulfamides hypoglycémiants, il faut souligner qu'une
alimentation équilibrée et une activité physique régulière renforcent
l'efficacité des biguanides, tandis que leur utilisation sans alimentation équilibrée
ni activité physique régulière entraîne une faible efficacité, ou plus
exactement une impossibilité d'efficacité optimale causée par l'absence
d'alimentation équilibrée et d'activité physique régulière.
Les
inhibiteurs des alphaglucosidases
Ce groupe de médicaments récents a deux représentants appelés Diastabol et
Glucor.
Leur lieu d'action n'est pas le pancréas, ni la sensibilité vis à vis de
l'insuline, mais le passage de l'intestin vers le sang, du sucre présent dans
les aliments.
Très schématiquement, la plupart des glucides alimentaires sont constitués
par des chaînes plus ou moins longues de particules élémentaires (structure
de même type que le glycogène) et le passage de l'intestin vers le sang n'est
possible que si ces chaînes sont préalablement découpées en particules élémentaires.
Il existe donc au niveau des cellules intestinales de très nombreux «lieux de
découpage», appelés alphaglucosidases, dont le rôle est de permettre le
passage dans le sang de la plupart des particules élémentaires constituant les
chaînes glucidiques.
Le mode d'action du médicament est le suivant : lorsqu'il est avalé avant les
aliments, il se fixe sur les lieux de découpage des chaînes et «occupe la
place». Il en résulte que les glucides alimentaires constitués par des chaînes
ne peuvent pas se fixer sur les lieux de découpage. Les glucides alimentaires
poursuivent alors leur progression dans l'intestin jusqu'à ce qu'ils trouvent
des lieux de découpage qui ne soient pas occupés par le médicament, ou jusqu'à
ce qu'ils arrivent dans la dernière partie de l'intestin où il n'y a pas de
lieux de découpage de chaînes.
Ce mécanisme d'action, appelé «inhibition compétitive» car le médicament
est en compétition avec les glucides alimentaires, a deux effets :
-
le passage du sucre dans le sang est ralenti car les glucides
alimentaires doivent parcourir une plus grande distance avant de pouvoir trouver
des lieux de découpage des chaînes inoccupés leur permettant de passer dans
le sang. La montée de la glycémie après le repas est donc plus lente et moins
importante qu'en l'absence du médicament.
- une petite quantité des glucides alimentaires ne passe pas
dans le sang, et progresse dans l'intestin jusqu'à un niveau où habituellement
les glucides alimentaires n'arrivent que rarement car ils ont pu passer dans le
sang avant d'arriver à ce niveau de l'intestin. A ce niveau, les glucides
alimentaires sont utilisés par des bactéries (l'intestin est en effet peuplé
de milliards de bactéries qui sont indispensables au fonctionnement du corps)
et l'utilisation des glucides alimentaires par ces bactéries conduit à la
fabrication de gaz intestinaux. Le phénomène est strictement identique à
celui que l'on constate lorsque l'on avale des glucides d'absorption lente comme
les légumes secs «les fayots ça fait péter» mais comme pour les légumes
secs, les bactéries intestinales ont la capacité de s'adapter à des apports répétés
de glucides, avec après six à huit semaines, une diminution de la fabrication
de gaz intestinaux.
Comme pour les autres types de comprimés, il faut souligner qu'une alimentation
équilibrée et une activité physique régulière renforcent l'efficacité des
inhibiteurs des alphaglucosidases, tandis que leur utilisation sans alimentation
équilibrée ni activité physique régulière entraîne une faible efficacité,
ou plus exactement une impossibilité d'efficacité optimale causée par
l'absence d'alimentation équilibrée et d'activité physique régulière.
Enfin, du fait de son mode d'action :
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Le médicament doit être avalé avant le repas ou en début de repas pour
être efficace. |
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Il ralentit le passage dans le sang du sucre des aliments dès le premier
comprimé. |
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Il n'a un effet que sur les glucides alimentaires qui doivent être découpés
par les alphaglucosidases pour passer dans le sang. Le passage dans le sang des
glucides qui ne nécessitent pas d'être découpés par les alphaglucosidases
n'est en effet pas influencé. Il s'agit essentiellement du lactose (présent
dans le lait) dont le passage dans le sang passe par un découpage par des bêtaglucosidases,
et des glucides qui sont déjà des particules élémentaires, notamment le
glucose (qui existe rarement dans les aliments naturels mais qui est présent
dans un certain nombre de préparations industrielles : bonbons, sodas...) et le
fructose (présent dans les fruits et certaines préparations industrielles). |
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Le médicament ne peut pas induire d'hypoglycémie, mais en cas d'hypoglycémie
induite par un autre traitement antidiabétique, la prise de «sucre de cuisine»
(saccharose) dans les 4 heures qui suivent la prise du médicament, ne pourra
pas faire remonter la glycémie aussi rapidement que normalement, car c'est un
disaccharide dont l'absorption est ralentie par le médicament. Par contre, les
comprimés de glucose (Dextrosanté, Dextrose, Vitasport) ou le glucose en
poudre (Glucose en poudre, Nergisport), disponibles dans les magasins d'articles
de sport ou en pharmacie, ont le même effet qu'en l'absence de traitement par
les inhibiteurs des alphaglucosidases. |
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