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La diète protéique

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Le régime

La diète protéique, à base de compléments protidiques vendus en pharmacie et en magasins spécialisés, ou encore le régime très appauvri en valeur calorique et enrichi proportionnellement en protéines, qui devraient permettre de "maigrir vite et bien", sont les derniers régimes à la mode. Que peut-on en penser ?

Lorsque les diètes hyperprotidiques ont été lancées, à la fin des années 60, on espérait bénéficier ainsi des avantages du jeûne complet — l’amaigrissement rapide — sans en supporter les risques, tels la fonte musculaire ou les accidents cardiaques.

Les diètes protéiques à base de poudres connurent un succès considérable dans les années 70, surtout aux États-Unis. Mais en 1977, cinquante-huit personnes moururent d’arrêt cardiaque pendant ou juste après une cure de diète protéique. La plupart des personnes décédées avaient cependant un cœur malade avant de débuter le régime et on ne pouvait donc accuser la diète de façon certaine. Pourtant, dix-sept étaient mortes alors qu’on ne leur connaissait aucun problème cardiaque auparavant et, pour celles-ci, la responsabilité directe de la diète protéique fut mise en cause. L’enquête médico-légale révéla que, dans la majorité des cas, les mélanges de protéines utilisés étaient issus de protéines de collagène ou de tendons pauvres en tryptophane, acide aminé indispensable, mais choisies par l’industrie en raison de leur faible coût de revient et de leur texture particulière. Or, lorsqu’un ou plusieurs acides aminés indispensables manquent, l’apport protéique alimentaire n’assure pas le renouvellement des protéines de l’organisme, et apparaissent alors des problèmes semblables à ceux qui surviennent lors d’un jeûne complet. Les individus décédés avaient par ailleurs prolongé la diète protéique au-delà de deux mois, atteignant souvent six mois ou plus. La mauvaise qualité des protéines et la durée excessive de la diète avaient rendu celle-ci mortelle.

En revanche, lorsque les protéines contiennent tous les acides aminés indispensables et lorsque sa durée n’excède pas quatre semaines, la diète protéique ne lèse pas, mais, au contraire, améliore l’état du cœur des obèses. Ainsi, dans le service de nutrition de l’hôpital Bichat (Paris), ce modèle "prudent" de diète protéique a été prescrit à des milliers de personnes fortes depuis plus de vingt ans, sans qu’aucun accident cardiaque n’ait été détecté. L’utilisation des diètes protéiques n’a pas été interdit par la Food and Drug Administration, organisme américain de contrôle des aliments et des médicaments, mais des règles d’utilisation ont été édictées.

La diète protéique doit être suffisamment riche en… protéines : un apport quotidien de 55 g pour une femme de petite taille et de 70 g pour un homme ou une femme de grande taille constituent le minimum. Les protéines doivent en outre être de bonne qualité. Pour ce faire, on préconise de manger des aliments riches en protéines, mais pauvres en calories : viandes ou poissons maigres, blancs d’œufs, fromage blanc à 0 % de matière grasse, dont les quantités seront déterminées par le médecin ou le diététicien.

On peut aussi remplacer les aliments par un mélange industriel de protéines, vitamines, sels minéraux et autres éléments nutritifs essentiels. Les mélanges protéinés se présentent habituellement sous la forme d’une poudre, à diluer dans de l’eau, agrémentée de parfums variés afin de retarder la lassitude alimentaire. Qu’il s’agisse de substituts de repas ou d’aliments maigres riches en protéines, il est important de les répartir sur plusieurs repas quotidiens. On perd en effet plus de graisse et moins de muscles avec quatre repas par jour qu’avec un seul.

Enfin, il n’est pas inutile de consommer des fibres pour réduire la sensation de faim et mieux vaut donc choisir des substituts de repas qui en sont riches, ou bien consommer de la salade verte assaisonnée de citron (et, éventuellement, d’huile de paraffine). On recommande aussi de boire, de l’eau, du thé, des tisanes et bouillons, à raison d’un litre et demi de liquide par jour, afin d’éliminer les déchets de l’organisme, urée et acide urique.

La diète protéique peut être effectuée au domicile et est compatible avec la plupart des activités familiales et professionnelles habituelles, pour peu qu’elles ne demandent pas un trop grand effort, surtout sur le plan physique. Le séjour en hôpital ou en clinique est préférable lorsque l’état de santé nécessite une surveillance rapprochée. Enfin, la diète protéique est souvent préconisée dans le cadre d’une cure en milieu thermal ou en maison diététique.

On devrait réserver les diètes protéiques aux personnes obèses massives pour qui un amaigrissement urgent est nécessaire, par exemple en vue d’une opération où l’anesthésie est rendue dangereuse par le surpoids, ou encore aux personnes ayant une obésité parfois modérée, mais souffrant de complications liées au surpoids, hypertension artérielle, arthrose, diabète, pour qui un amaigrissement rapide est vital. Dans de tels cas, il existe une situation d'urgence qui justifie l'usage d'une méthode aux résultats peu durables et présentant d'importants inconvénients à moyen terme. Bien des médecins considèrent cependant qu'on doit aussi prescrire une diète protéique aux personnes ayant une obésité massive, avec un indice de masse corporelle supérieur à 32, même si elles ne présentent pas de complication. Cette position est plus discutable. Quant aux obèses moyens sans problèmes de santé majeurs, on ne peut que leur déconseiller la diète protidique, qui ne peut qu'aggraver leurs difficultés.

Les effets

Un apport insuffisant en calories oblige l’organisme à utiliser les réserves de graisses. L’apport suffisant en protéines empêche qu’on perde plus de masse maigre que nécessaire.

Les effets secondaires graves du régime protidique ne surviennent plus avec les formulations actuelles qui pallient des déficits en vitamines et en potassium, mais les hypotensions orthostatiques sont fréquentes de même que l'hyperuricémie au cours des premières semaines. Chez les sujets prédisposés peuvent apparaître des crises de goutte.

La diète protéique est présentée le plus souvent comme une étape dans une prise en charge de longue durée, car le corps médical est bien conscient de la tendance spontanée à la reprise pondérale dès l'arrêt de la diète. En fait, c'est ce qui se passe dans la majorité des cas: après 1 an, 80 % des personnes qui ont suivi une diète protéique ont repris le poids perdu.

Le poids perdu correspond pour plus de 80 % à du tissu graisseux. La diète protéique limite la perte de muscles et de viscères à leur partie excédentaire liée à l’obésité. Néanmoins, cette baisse du volume des muscles et des viscères s’accompagne d’une réduction d’environ 15 % des dépenses énergétiques du métabolisme basal. Le corps s’adapte en brûlant moins de calories, comme s’il cherchait à résister aux effets du régime. Cette adaptation ralentit l’amaigrissement, et rend difficile la stabilisation pondérale. De plus, la réintroduction des aliments évités durant la phase de diète protéique est problématique et conduit le plus souvent à des compulsions alimentaires et une reprise de poids. Au total, il est fréquent que la pratique de la diète protéique conduise à une entrée dans le système de la restriction cognitive ou à son renforcement, avec son cortège de poids en yo-yo, de troubles du comportement alimentaire, de perte de l'estime de soi et de dépression.

 

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