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Les pièges de la minceur

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Je t'aime comme tu es...

Un problème qui s'adresse d'avantage aux femmes

Alors qu'un homme sur dix se déclare "très insatisfait" de son corps, c'est le cas d'une femme sur trois. Pourtant, beaucoup d'hommes souffrent de surpoids - 40% d'hommes contre seulement 32% de femmes, et un trop grand poids est beaucoup plus dangereux pour les hommes que pour les femmes. "Les études récentes montrent même que les femmes vivent en moyenne plus longtemps et ont en général une meilleure santé lorsqu'elles pèsent entre 10 et 15% de plus que ce qui est encouragé par les assurances-vie et quand elles ne font pas de cures d'amaigrissement." peut-on lire dans Radiance. Le même journal pense que la corrélation entre le surpoids et la mauvaise santé est plutôt lié au stress émotionnel qui survient lorsque les femmes haïssent leur propre corps.

Toutes les enquêtes parviennent aux mêmes résultats: l'anorexie concerne surtout les filles. Entre 90% et 95% des patients souffrant d'anorexie en Amérique sont des femmes. Une étude allemande avance que 90% des jeunes souffrant de boulimie ou anorexie sont des filles. En Grande Bretagne comme en Italie, 95% des malades d'Anorexie et de boulimie sont des femmes.

Ce n'est en fait pas très étonnant de voir que les femmes souffrent beaucoup plus que les hommes du dictakt des normes de beauté, étant données les pressions et incitations au régime ouvertement adressées aux femmes (presse féminine, pub télé, affiches, etc.).

Une autre raison est que les filles sont moins confiantes en elles. Quand on étudie la confiance en soi des adolescents et adolescentes, on remarque que les filles sont beaucoup moins confiantes en elles que les garçons. Cela est vrai en général, mais les différences de confiance en soi entre filles et garçons sont particulièrement fortes en ce qui concerne la relation avec leur propre corps, puisque les hommes et les femmes ne sont pas confrontés avec la même ampleur vis à vis des normes de beauté :

Avec l'adolescence, des fillettes bien dans leur peau se transforment soudain en jeunes filles hyper-complexées: Alors que 60% des fillettes de neuf ans déclarent "je me sens bien comme je suis", seulement 29% des jeunes femmes disent la même chose. La même enquête reporte que cette crise de confiance est due au conflit entre l'image qu'une fille a d'elle même et ce que la société lui dit d'être.

Une enquête récente montre que 53% des écolières de 13 ans interviewées ne sont pas satisfaites de leur corps. A partir de 18 ans elles sont déjà 78%. Dans une autre enquête (6), 75% des femmes interviewées qui avaient entre 18 et 35 ans croyaient qu'elles étaient trop grosses, alors que seulement 25% d'entre elles, médicalement parlant, avaient des kilos en trop. 45% des femmes qui pesaient en DESSOUS du poids médicalement recommandé pensaient qu'elles pesaient trop.

L'immense majorité des femmes interrogées déclarèrent même qu'elles trouvaient plus important de pouvoir perdre 10 ou 15 kg que d'avoir du succès dans leur métier ou de mener une vie amoureuse satisfaisante.

Les maladies de la beauté : Barbie- Syndrome, anorexie et boulimie

Des chercheurs américains ont découvert en 1995 une nouvelle maladie: "le syndrome de Barbie": 7 femmes sur dix souffrent à la vue d´un Top Model. Parallèlement à l'augmentation de la pression du diktat de la beauté, le nombre de fille souffrant d' anorexie et de boulimie a augmenté de façon épidémique au cours des deux dernières décennies. En Angleterre, le Great Ormond Street Hospital recence 12 fois plus de cas aujourd'hui qu'il y a 5 ans.

Une femme sur dix entre 15 et 50 ans souffre de troubles alimentaires (anorexies et boulimie). Aujourd'hui, beaucoup d'étudiantes des Collèges aux USA souffrent d'anorexie ou boulimie (les étudiantes sont deux fois plus touchées que les autres femmes), et certaines en meurent : entre 5% et 19% des malades anorexiques qui se trouvent sous traitement médical meurent.

En Inde - un des pays les plus pauvres du monde - les femmes les plus pauvres ne reçoivent par jour que 1400 calories; ça représente 600 calories de plus que ce qu'ingurgite une femme occidentale faisant le régime Hilton-Head.

Les filles minces ont moins de plaisirs sexuels

Logique, en fait: comment une femme complexée mourrant de faim peut-elle partager son corps ? "Les femmes maigres ont moins de désirs sexuels" ont découvert les scientifiques de l'hopital Michael-Reese. 

Le département sexuel de la clinique universitaire de Loyola a découvert que les femmes plus grosses étaient plus intéressées aux relations avec des hommes et au sexe. Les anorexiques "étaient tellement préoccupées par leur corps, qu'elles avaient moins d'envies sexuelles, moins de rendez-vous et un intérêt plus faible au sexe"

Le New England Journal of Medicine écrit que les femmes qui entraînent leur corps de façon intensive perdaient l'intérêt au sexe. "Le plaisir du sexe", écrit M. Bergstrom, "se rencontre rarement chez les boulimiques, elles haïssent trop leur propre corps." 

90% des filles blanches sont mal dans leur peau

Une enquête effectuée en Arizona a étudié le rapport avec leur corps qu'ont les jeunes filles blanches et noires. 90% des jeunes filles blanches sont mécontentes de leur corps et considèrent les régimes comme une sorte de remède magique pour tous les problèmes: "Je crois que j'aurais plus de confiance en moi si je maigrissais", dit l'une; "J'ai l'impression qu'avec des régimes, j'obtiens un plus grand contrôle sur ma vie", dit l'autre. Elles sont toutes du même avis pour la description de la fille "idéale": une poupée Barbie vivante.

Alors que les jeunes filles blanches rêvent de cet idéal qui ne peut être atteint parfois qu'au risque de leur propre vie, les jeunes filles noires parlent un tout autre langage. Elles mesurent la beauté pas seulement en centimètres, mais trouvent importantes d'autres caractéristiques comme le style, l'allure, la fierté et la personnalité. Leur idéal féminin n'est pas Barbie, mais Woopie Goldberg. 2 filles noires sur 3 sont satisfaites de leur poids, peu s'intéressent aux régimes.

Alors que les femmes noires déplorent d'être sous-représentées dans la pub, les films, et même dans l'industrie des poupées, c'est peut-être justement ce manque de modèles noirs idéalisés qui contribue à préserver les filles noires de ces normes de beauté forcées ridicules...

Le phénomène des top models

Les normes de beauté se radicalisent de plus en plus en quelque chose d'inhumain et d'irrationnel : Le poids moyen d'une "playmate" est passé entre 1970 et 1987 de 11% de moins du poids moyen des femmes à 17% de moins. Il y a encore 30 ans, une Top model pesait seulement 8% de moins que une femme moyenne américaine. Aujourd'hui, une Top model pèse 23% de moins. Beaucoup de Top-models sont d'ailleurs anorexiques; de même chez les danseuses où on compte 38% d'anorexiques. 

Les Tops models, danseuses et actrices sont en moyenne plus maigres que 95% de la population féminine. Cependant, c'est avec ces exceptions (souvent malades) que se comparent toutes les femmes : comment s'étonner que 90% des personnes interrogées en 1985 trouvent qu'elles pèsent de trop ? 75% des femmes aux USA sont soit en train de faire un régime, soit en train d'en commencer un ou terminer un.

Pour l'Organisation Mondiale de la Santé, l'indice de masse corporelle (IMC) d'un adulte en bonne santé doit se situer entre 20 et 25 km/m2. Sharon Rubinstein et Benjamin Caballero se sont livrés à une recherche approfondie pour déterminer l'état de santé comparé des "miss" américaines à différentes époques. Le concours en question, créé en 1922, s'est déroulé pratiquement sans interruption depuis lors à l'exception de la période 1927-1933.

En consultant les fiches de toutes les candidates ils se sont rendus compte que "dans les années 20, leur IMC se situait toujours dans les limites aujourd'hui considérées comme un standard de bonne santé." C'est-à-dire donc, entre 20 et 25 kg/m2. S'agissait-il pour autant toujours d'affreux boudins ? A en croire les documents d'époque, certainement pas ! Toujours est-il que les choses ont bien changé. "Un nombre toujours plus grand de lauréates sont en dessous du seuil de malnutrition, fixé par l'OMS à 18,5. Certaines ont même un IMC qui n'excède pas 16,9." Voilà des résultats impressionnants.

Les auteurs soulignent que cet état de fait est certainement lié aux canons actuels de la mode. A cause de ces derniers, "entre 50% et 75% des adolescentes ne sont heureuses ni de leur poids ni de leur image corporelle." Ce travail vient à point nommé rappeler que les couturiers, pour talentueux qu'ils soient ciseaux en mains, n'ont pas qualité pour déterminer les critères de santé publique.

L'impératif des normes actuelles de beauté

Dans les années 50, pour vendre un produit, on disait simplement: "C'est bon". Aujourd'hui, on utilise des corps de femmes pour tout vendre. On ne voit presque plus de pub sans qu'une femme parfaite (d'après les normes en vigueur) ne vienne décorer, et montrer, à quoi doit ressembler une femme aujourd'hui. 

"Doit", car il s'agit-là d'une obligation : le mode impératif est utilisé de façon excessive dans les nombreuses pages spécial-beauté. Les verbes autoritaires tels que "doit", "il faut", "...s´impose", "ne saurait ...", "...est de rigueur" sont massivement utilisés. Sans arrêt, des phrases insidieuses du style "une peau à bouton ne saurait se passer de crème", "une épilation s'impose" ou "il faut éliminer les kilos en trop" viennent faire complexer la jeune lectrice et lui mettre dans la tête qu'il n'est pas normal de ne pas vouloir se soumettre aux normes de beauté dominantes.

Des images fausses

Les journaux féminins justifient l'utilisation de la femme objet dans la pub en parlent de "liberté d'expression"; cependant ce sont eux même des habitués de la censure: Dalma Heyn, éditrice de deux journaux féminins avoue que "les magazines essayent d'éviter les photos de femmes âgées, et quand on montre des photos de femmes célèbres qui ont plus de 60 ans, alors on fait appel aux artistes peintres. Ils "aident" les belles femmes à avoir l'air encore plus belles". 

L' ex- directeur artistique du journal "Life" explique: "Aucune photo de femme n'est prise sans avoir été retouchée... même si une femme (âgée) ne veut pas être retouchée... Nous ne démordons pas de la possibilité de la faire ressembler à une cinquantenaire." 

Ainsi, par la censure de la vieillesse féminine et par ces photos mensongères, les lectrices (et lecteurs) ne savent plus à quoi ressemble vraiment une femme âgée; et le pire est que les femmes de 60 ans sont encouragées par là à se croire trop vielles car elles se comparent avec celles qui sont retouchées pour en paraître 45. 

Ce qui se passe au grand bonheur de l'industrie cosmétique. Les journaux féminins sont particulièrement dépendants des publicités des produits de beauté car les producteurs de cosmétique et d'articles de toilettes payent proportionnellement beaucoup plus que dans n'importe quelle autre branche. La censure se fait directement et indirectement:

Indirectement par le retrait des publicités quand l'intérieur du journal ne plaît pas aux annonceurs (par exemple les annonceurs du journal Honey retirèrent toutes leur publicité après que l'on ait publié 4 fois de suite une Top-Model non maquillée.

Directement par les articles beauté: les journalistes ne peuvent parler librement des produits cosmétiques car les entreprises posent comme condition au placement de publicités une promotion supplémentaire pour la partie rédactionnelle.

 

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